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Maison Familiale Rurale du Tampon

9 rue Paul Hermann
02 62 57 97 97

Les Maisons familiales rurales d'aujourd'hui sont l’aboutissement d’une expérience originale conduite dans un village du Lot-et-Garonne dans le Sud-Ouest de la France en 1935. Cette année-là, quelques agriculteurs syndicalistes inventent une formation adaptée pour compenser un système scolaire classique qui ne répond pas aux besoins de leurs enfants et de leur métier. L’initiative est un succès et engendre rapidement de nombreuses demandes.

Deux ans après, en 1937, plusieurs familles intéressées et motivées se réunissent en assemblée générale et décident d’acheter un bâtiment pour y installer leur « école ». Ils se groupent en association, en prennent la responsabilité, embauche un formateur : la première Maison familiale est ainsi née.
A la Libération, l’institution bénéficie d’une reconnaissance et d’une subvention du ministère de l’Agriculture.
En 1945 également, les Maisons familiales affirment leur indépendance vis-à-vis de l’État et de l’Église : les familles, seules, en dernière analyse, constituent le socle du mouvement.
Dans les années 1950, elles formalisent une pédagogie novatrice autour de l’alternance scolaire, largement ignorée et décriée à cette époque. Elles se développent rapidement dans le monde paysan d’abord. Les lois de 1984 sur l’enseignement agricole reconnaissent, après bien des combats, leurs choix associatifs et pédagogiques.
Puis elles appliquent les mêmes principes au secteur de l’artisanat, du commerce, des services à la personne et dans de nombreux métiers en ouvrant des centres de formation d’apprentis en relation avec les conseils régionaux.

La caractéristique principale des Maisons familiales rurales est d’être à la fois un mouvement associatif familial ancré dans les territoires et dans le tissu social, économique et culturel et à la fois un mouvement éducatif.
Dans un contexte différent, le mouvement poursuit les mêmes orientation des parents qui se sont associés pour créer la première Maison familiale : impliquer les familles dans l’éducation de leurs fils ou de leurs filles, travailler en partenariat avec des professionnels pour répondre à l’évolution des métiers, donner une formation à chaque jeune, favoriser son insertion sociale et professionnelle, participer au développement des territoires.
Juridiquement, chaque Maison familiale rurale repose sur une association familiale qui pourrait s’apparenter à « une coopérative familiale ». Les membres sont majoritairement les parents qui ont inscrits leurs enfants dans une formation mais aussi des professionnels, des responsables ou des élus qui souhaitent militer pour le bénéfice du plus grand nombre. Cet engagement associatif local est la pierre angulaire du mouvement.
Ces adhérents élisent, en assemblée générale, un conseil d’administration, véritable organe exécutif de l’association. Les Maisons familiales sont de fait un parfait exemple de démocratie participative et d’engagement collectif au travers desquels les initiatives de terrain s’expriment et peuvent remplir des missions d’intérêt général et de service public.

Prenant racine dans les mouvements syndicaux et chrétiens progressistes du XXe siècle et enrichies par les courants de pensées de l’Éducation populaire et de l’Éducation nouvelle, les Maisons familiales rurales ont l’ambition d’agir pour un monde plus solidaire, plus responsable, plus proche des besoins des personnes.
S’appuyant sur les principes de l’économie sociale, elles revendiquent d’inscrire l’homme au cœur de l’économie et de faire en sorte que cette dernière soit fondée sur des échanges équitables entre partenaires d’un même milieu.
Elles visent encore par leurs actions quotidiennes en matière de formation et d’éducation, à construire les conditions d’un développement équilibré et durable des territoires. À leurs yeux, la richesse d’un espace géographique dépend d’abord de la valorisation et de la promotion des femmes et des hommes qui le composent.

Les Maisons familiales rurales sont des associations, au regard de la loi du 1er juillet 1901, et des associations familiales, au regard du Code de la Famille. Elles sont très attachées à cette reconnaissance qui leur permet d’affirmer leur originalité et leur raison d’être. La forme associative et la vie associative qui les animent leur donnent, en effet, une place singulière dans le paysage éducatif français. Elles siègent dans les instances associatives et familiales représentatives et sont des membres actifs des UDAF et de l’UNAF.

Les Maisons familiales rurales vont, peu à peu au cours de leur histoire, concevoir un système éducatif qui permet d’appréhender les personnes en formation dans toutes leurs dimensions.
Après avoir mis en œuvre, les premières années, de façon empirique, une alternance de stages et de séjours à l’école, elles vont préciser leur approche pédagogique largement inspirée des théories de « l’École nouvelle » dans le sens où les apprentissages, avant d'être une accumulation de connaissances, doivent être, pour elles, un facteur de développement global des individus.
Elles s’appuient, pour atteindre ces objectifs, sur les expérience en situation professionnelle en vraie grandeur, des activités pédagogiques permettant de lier les temps en milieu professionnel et familial et les temps à l’école, une formation professionnelle et une formation générale étroitement associée, la prise en compte de l’environnement des personnes, la production de savoirs, la valorisation de tous les talents, l’absence de compétition et de sélection scolaire…
Ainsi, modèle alternatif à l’institution scolaire traditionnelle, les Maisons familiales rurales démontrent largement qu’il est possible de concevoir un système de formation qui réunit l’univers de l’école et les espaces familiaux, professionnels et culturels.
Tout cela n’aurait pas été possible sans l’invention d’une pédagogie adaptée : l’alternance. Mais l’alternance n’est pas une formule magique ou un simple slogan. Elle nécessite d’associer, dans une même dynamique éducative, différents lieux qui trop souvent s’ignorent, la famille, les loisirs, l’école, le monde du travail, et d’avoir la volonté de mobiliser, hors et dans l’école, autour du même but, tous les adultes que rencontre un jeune au cours de son projet de formation.

Donner à chacun, quel que soit son milieu d’origine et ses aptitudes, la chance de se former et de devenir acteur de son milieu, voilà ce qui anime le travail des responsables et des équipes éducatives des Maisons familiales rurales.
Il fallait, à la naissance du mouvement, permettre à de nombreux jeunes d’accéder à la fois à une formation professionnelle et à la fois à une formation humaine complète. Aujourd’hui, les enjeux et les besoins sont un peu différents mais au-delà de l’acquisition des savoirs et des savoir-faire, il revient toujours aux Maisons familiales de transmettre le sens de l’engagement au service de l’intérêt général, le sens de la responsabilité et le goût d’entreprendre, sans lesquels la vie sociale et la vie économique d’un territoire s’étiole.
En révélant aux jeunes ses capacités et en l’aidant à se construire avec les adultes qui l’entourent, les Maisons familiales rurales ont l’ambition de contribuer, modestement mais avec passion, à la construction d’un monde meilleur où les personnes se prennent en charge pour mettre en œuvre des projets au profit du plus grand nombre.

Dans les Maisons familiales rurales, l'apprentissage de la vie sociale est essentiel. Elles orientent en conséquence le travail éducatif des jeunes en leur fournissant des repères, en sollicitant la responsabilité, en éveillant la curiosité, en développant l’autonomie. Elles insistent sur la dimension à taille humaine de leurs structures qui facilitent les relations. Pour elles encore, l’internat qu’elles conseillent est un espace privilégié d’ouverture socioculturelle, de compréhension et de respect de l’autre, de prise de recul, d’initiation à la vie en collectivité et en groupe.

Les Maisons familiales rurales sont conçues comme des lieux de réflexion, d’actions et de formation placés au centre d’un espace défini. Elles symbolisent la mobilisation d’une société civile qui est capable de se prendre en charge, sans tout attendre de l’extérieur, et d’agir pour améliorer son milieu de vie. Leurs projets puisent donc leurs existences dans un territoire identifié et vont nourrir, en retour, ce territoire.

La Maison familiale n’est pas seulement une coopérative d’usagers, ni une association de parents, encore moins un club d’anciens élèves ou une structure gérée par des professionnels. La Maison familiale est d’abord un groupe humain, rassemblant des individus venant de tous les horizons, qui respecte les opinions de chacune des familles, un groupe de parents avec leurs enfants qui vivent, ensemble, des réalités sociales et professionnelles et qui réfléchissent, ensemble, à ces réalités. Elle est ensuite, tout à la fois, un centre d’éducation et de formation professionnelle pour les jeunes, un centre de promotion collective et d’animation sociale et culturelle pour tout un territoire, un centre de formation permanente pour les adultes, un centre qui a vocation à assurer des missions de service public pour tous.

Les Maisons familiales rurales, par les rencontres qu’elles génèrent, à travers l’acte éducatif et les relations tissées entre les familles, les moniteurs, les jeunes, les maîtres de stage ou d’apprentissage, sont d’extraordinaires machines à tisser du lien social. À l’heure où les territoires ruraux font preuve d’un regain d’attractivité et où leurs populations se diversifient, la capacité des Maisons familiales à cultiver les échanges entre différents acteurs autour de la question des jeunes, de leur avenir et de leur place dans le territoire est toujours aussi essentielle.

Toutes les Maisons familiales rurales ont un statut associatif identique, une même vision de l’éducation et la même pratique de la pédagogie de l’alternance. Par contre, elles réalisent leurs formations dans des cadres juridiques variés selon la nature des qualifications ou le public auquel elles s’adressent.

Au sein de l’enseignement agricole dépendant du ministère de l’Agriculture, les Maisons familiales bénéficient d’un contrat de participation au service public d’éducation qui reconnaît leurs spécificités associatives et pédagogiques. Elles accueillent les élèves ou les étudiants sous statut scolaire par alternance dans tous les diplômes de ce ministère. Les jeunes se présentent aux mêmes examens que l’enseignement classique et sont considérés comme stagiaire scolaire lorsqu’ils sont en entreprise.
Les Maisons familiales rurales ont des classes de 4ème et 3ème de l’enseignement agricole, des secondes générales, technologiques et professionnelles, des certificats d’aptitude professionnelle (CAPA), des baccalauréats professionnels et technologiques, des sections de Techniciens supérieurs (BTSA), des licences professionnelles.

Les Maisons familiales rurales ont développé, dans le cadre de convention avec les Conseils régionaux, des formations par apprentissage pour répondre à l’évolution des métiers ruraux, dans d’autres secteurs que ceux couverts par le ministère de l’Agriculture (Education nationale, Santé, Jeunesse et Sports). Les jeunes scolarisés dans ce cadre sont apprentis. Ils ont un contrat de travail avec une entreprise.

Les Maisons familiales rurales ont une longue expérience de la formation professionnelle continue. Elles développent des actions de promotion des personnes, d’insertion, de reconversion, d’adaptation, de qualification en relation avec les Conseils régionaux ou territoriaux, les structures de l’emploi (Pôle Emploi, Missions locales...), les chambres consulaires, les branches professionnelles ou directement les entreprises. Les adultes concernés ont le statut de stagiaire de la formation professionnelle continue.

Les Maisons familiales rurales sont une composante active et originale de l’enseignement agricole, à côté des lycées publics et des lycées catholiques privés.
La loi du 31 décembre 1984 sur l’enseignement agricole privé précise la place de l’association MFR comme interlocuteur de l’État et la formule du rythme approprié (l’alternance). Cette loi est un acquis important pour les Maisons familiales rurales car la place des familles, à travers l’association, est reconnue et l’alternance scolaire est possible (ce qui est une exception dans le système éducatif français).
L’État octroie une subvention forfaitaire par élève (dont le montant varie suivant le niveau de la qualification). Elle couvre une partie des charges de fonctionnement et de personnel. Chaque association a un contrat qui fixe un maximum d’élèves pris en charge par l’État.
En contrepartie de cette mission de service public, les Maisons familiales rurales s’engagent à respecter les exigences en matière de diplômes des formateurs et les contenus des programmes. Elles peuvent avoir des contrôles administratifs, pédagogiques et financiers de la part de l’administration.

Les Maisons familiales rurales préparent à de nombreux métiers en dehors du secteur de l’agriculture : bâtiment, bois, hôtellerie-restauration, animation, mécanique générale, commerce, vente, service à la personne... Ces qualifications (CAP, Bac pro, BTS, titres), réalisées par apprentissage en CFA MFR ou en formation professionnelle continue, dépendent alors du ministère de l’Éducation nationale ou de la Santé ou de la Jeunesse et des Sports.

Les Maisons familiales rurales, émanations de groupements de base, ont un statut associatif qui traduit l’engagement des parents dans l’éducation de leurs enfants. Tout en recherchant le soutien financier et moral de l’État et des collectivités sans qui elles ne pourraient pas fonctionner, elles revendiquent cette liberté associative où s’expriment leurs capacités d’initiative. En conséquence, le mouvement repose sur un double choix :

D’une part, une forte autonomie de chaque association pleinement responsable de ses projets et de sa gestion financière.
D’autre part, une cohérence institutionnelle grâce à quelques outils communs : les mêmes statuts-types pour toutes les MFR, une convention collective nationale pour leurs salariés, une formation pédagogique obligatoire pour les moniteurs, l’adhésion directe de chaque association à l’Union nationale.
Ce choix s’accompagne de la volonté de disposer de structures fédérales aussi légères que possibles :

Des Fédérations départementales ou territoriales, lieu de rencontre, de partage et d’échange, qui assurent un accompagnement de proximité.
Des Fédérations régionales qui avec la décentralisation et les compétences dévolues aux régions jouent un rôle clé en matière de négociations et de relations avec les services administratifs, les élus, les organisations professionnelles.

Le Centre national pédagogique des MFR a été créé en 1962, à Chaingy près d’Orléans. Il est géré par une association paritaire comprenant des représentants des employeurs et de syndicats de salariés. Sa mission principale est la formation pédagogique initiale des moniteurs (formateurs) qui durant deux années (ils doivent être titulaires des diplômes exigés par l’État pour enseigner au moment de leur embauche), se qualifient et obtiennent le Certificat de moniteur de formations alternées.
Par ailleurs, le CNP assure des formations continues pour l’ensemble du personnel des Maisons familiales soit sous forme de sessions thématiques courtes, soit sous forme de parcours universitaires permettant l’acquisition d’un niveau supérieur.
Possédant une bibliothèque avec un fond documentaire important dans le domaine des sciences de l’éducation, le centre est également reconnu pour ses travaux et ses recherches sur l’alternance.